jeudi 5 avril 2012

Mots croisés


Hier soir à mots croisés Yves Calvi avait réuni quelques journalistes pour discuter de la campagne.
Une correspondante d’un journal anglais est intervenue pour dire qu’au cours de cette campagne delle avait noté comme une sorte de déni de la dette ! En effet les Anglais s’étonnent qu’on ne parle pas assez de celle-ci durant la campagne. Elle y voit un signe et certains journalistes français abondaient dans son sens, que les Français ne se rendaient pas compte de l’extrême gravité de la situation financière…Bref comme c’est souvent le cas chez les Anglais, ils pensent que nous sommes des indécrottables demeurés !
Elle parlait du danger qu’il y ait une fois l’élection terminée et le temps de la rigueur arrivé une grande déception ? Qu’est-ce qu’elle croit cette British que les Français sont des idiots qui ne se rendent pas compte de la situation ? Ils s’en rendent parfaitement compte mais curieusement seul un journaliste français a tenté d’aborder le sujet principal de préoccupation des Français : »Qui va payer la note ? »
Et c’est bien là le nœud du problème on peut discuter à loisir et sans fin sur la dette, son importance, la manière de la réduire etc… et crier la dette, la dette, en sautant comme un cabri ! Mais la vraie question est comment sera réparti l’effort de la rigueur ?

Il y aura inévitablement des augmentations d’impôt mais sans une réforme fiscale répartissant égalitairement les efforts on n’obtiendra pas le consensus nécessaire à cette rigueur.
Il sera également nécessaire de faire des économies budgétaires au niveau de l’état mais aussi des collectivités locales sans toucher aux services publics qui sont depuis 1945 facteur d’égalité et de consensus. Le mal est déjà en partie fait de ce côté-là vous me direz, mais il faut donc arrêter la casse et faire des économies en restructurant les administrations en décentralisant et évitant les doublons qui pourraient en résulter, mais de grâce conservons nos services publics à la française, n’en déplaise au reste de l’Europe. Cela serait encore mieux si des services publics européens étaient mis en place mais cela n’entre pas dans la politique ultra libérale européenne ce qui déclencherait l’ire des ultra-libéraux dont nos amis Anglais font partie.

Mais ces efforts qui vont nous être demandés devront être réalisés avec un esprit de consensus : éviter comme cela a été le cas ces cinq dernières années de monter les uns contre les autres : de dresser le justiciables contre les magistrats, les syndicalistes contre la masse trop importante des non-syndiqués, les Roumains, les banlieues livrés à la vindicte publique, les grévistes souvent stigmatisés en preneurs d’otages etc… J’en oublie. Sans rassemblement de tous les Français et ceux aspirant à la devenir il n’y aura pas d’effort accepté par tous donc efficace. Casser cet individualisme qui fût à l’honneur durant le dernier quinquennat.

Entre le riche et le pauvre, le suzerain et le vassal, le patron et l’ouvrier la loi libère et la liberté enchaîne. Lacordaire

1 commentaire:

MARINE INCONNUE a dit…

Ben oui... Cela dit on ne peut pas sérieusement dire que le sujet de la dette ait été totalement ignoré. Son ombre a beaucoup plané au dessus du débat.
Quant à la tendance de certains intervenants anglo-saxons à prendre de haut le "modèle français" actuellement en difficulté. Il faut leur renvoyer l'ascenseur:
http://marine-inconnue.blogspot.fr/2008/09/yoyo-boursier-international.html
Tout de même, des hauts dirigeants bancaires qui ont déclaré en direct à la TV, avoir acheté des "produits financiers sophistiqués" sans savoir (et encore moins comprendre) ce qu'il y avait dedans, sont fort mal placés pour donner des leçons à la gauche dure, ou à la gauche molle!