vendredi 9 octobre 2009

Les Tartuffes se déchaînent



"La mauvaise vie" est un livre que j’ai acquis lors de sa parution et lu avec plaisir car c’est d’abord fort bien écrit et c’est aussi une confession courageuse sans aucune condescendance ni complaisance d'aucune sorte, le titre est bien là pour en lever le doute.
Alors, que Mme le Pen se déchaîne contre cet écrit qui par ailleurs lors de sa parution n’avait fait l’objet que de commentaires élogieux, cela est tout à fait dans l’ordre des choses.
Mais qu’à sa suite les socialistes lui emboîtent le pas c’est quand même un peu bizarre, jouent-ils les pères la pudeur ou bien considèrent-ils que le nom Mitterrand leur appartient, qu’ils en sont les garants et que rien ne doit l’entacher?

Je cherche à comprendre leur attitude, peut-être aussi veulent-ils faire payer au ministre de la culture une sorte de désertion de la gauche à laquelle il n’a jamais appartenu.
Pour en revenir au livre lui-même que j’ai envie de relire, il est écrit comme une sorte d’aveu las et triste sur les faiblesses de l’âme humaine; la chair est triste dans cet ouvrage et bien loin des écrits de certaines damoiselles très en vogue dont les descriptions érotiques, je le devine, font fantasmer de nombreux lecteurs masculins.
Quant à ces parlementaires qui jouent les offusqués devant la narration des turpitudes d’un homosexuel, souvent loin de chez eux, je serais curieux de savoir combien d’entre eux ont eu recours , occasionnellement bien sûr, aux services de demoiselles patentés. Car dans ce cas qu’il s’agisse d’un homme ou d‘une femme ne change rien à l’affaire.
Mais il se peut que le crime majeur de Frédéric Mitterrand fût d’avoir pris avec trop de véhémence la défense de Roman Polanski, et d’avoir émis des doutes sur l’impartialité d’une justice états-unienne qui soit dit au passage n’a pas changé depuis l’arrivée de Mr Obama et apparemment ignore totalement la prescription.

Sans oublier la versatilité des autorités suisses qui subitement se réveillent au bout du énième voyage de Roman Polanski sur son territoire, sans doute pour donner quelques gages aux Etats-Unis afin d’éviter, s’il se peut, de dévoiler quelques milliers de comptes évadés fiscaux.
Décidément que ce soit en France, en Suisse ou de l’autre coté de l’Océan, ce sont les jeux olympiques de la Tartufferie.
Si parfois la chair est triste la politique l’est tout autant.

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