mardi 27 octobre 2009

Impatience n'est pas sagesse



Il est bien sage ce jeune homme, 23 ans 2éme année de droit , l’aplomb d’un vieux briscard devant les média et un doigt de sagesse tempérant une ardente fougue juvénile.
A son âge Bonaparte était à Toulon, il convainc le général Dugommier de lui laisser carte blanche, il prend le Mont Faron en galvanisant ses troupes et Monsieur Canon, tel était le surnom qu’on lui donnait, tire à boulets rouges sur la flotte anglaise mouillée dans la petite rade. Pour les navires en bois de l’époque le danger suprême n’était pas l’eau mais le feu. Les Anglais sentant le danger prirent la fuite. Arrivé Capitaine Bonaparte en repartit Général.

Avant de briguer fonctions importantes nous attendons du jeune Sarkozy sa "Prise du mont Faron"
Être élu quant on s’appelle Sarkozy n’est pas à l’heure actuelle un exploit, à peine une légitimité.
Par contre sa décision de ne pas briguer la présidence de l’EPAD est une preuve de maturité dans la mesure bien sûr où cette décision lui appartient.
Pas d’impatience, jeune homme, le temps vous appartient désormais pour faire montre de vos capacités et vous faire un prénom.
Même si vous aviez les capacités de diriger cet organisme et de le faire progresser votre nom vous rendait la mission impossible et à la tête de l’EPAD vous n’auriez été que le fils du Président, alors qu’en attendant votre heure, les preuves de vos compétences et un peu d’expérience vous serez alors et définitivement Jean Sarkozy.
Le déchaînement médiatique était normal car même si votre Père ne fût rien dans l’affaire, ce qui reste à prouver, on ne peut s’empêcher de penser que ses courtisans apparus aux créneaux pour vous défendre durant toute cette semaine vous auraient, comme au bon vieux temps des godillots, pour plaire au Prince, propulsé au sommet de l’Arche.
Même les plus " géniaux " des jeunes doivent passer par un noviciat.

lundi 12 octobre 2009

Moderne servage


 
 
24 salariés de France Telecom se sont donnés la mort avec pour cause les conditions de travail suite à la privatisation de l'entreprise. Les mauvaises conditions de travail dans les entreprises françaises (celles que je connais) ne sont pas nouvelles.
Dans les années septantes, alors en entreprise d’électronique, j’ai connu des employées atteintes d’asthme dues aux fumées des bacs à souder sans aspiration, qui étaient systématiquement sollicitées par le médecin du travail d’aller travailler ailleurs, l’ "atmosphère" de l’atelier ne convenant pas à leur pré disposition à avoir de l’asthme (sic). Bien évidemment en changeant d’entreprise, celles-ci, avant la crise de 74, perdaient tous les avantages acquis : ancienneté, avancement et autres.
Il fallu l’hospitalisation de l’une d’entre elles pour alerter un jeune interne qui convoqua le médecin du travail. L’hôpital résonne encore de leur algarade.
Ceci déclencha une enquête de l’inspection du travail un autre incident grave s’étant produit : doigts écrasés sous une presse. Le délégué syndical alerta la caisse d’assurance maladie qui en l’occurrence fût plus efficace que l’inspection du travail en relevant dans l’immédiat les cotisations maladie de l’entreprise.
Pour la petite histoire le médecin du travail que nous n’avions jamais vu dans les ateliers, dut accompagner l’inspectrice du travail dans son contrôle, il en fît une dépression à la suite !
Il faut savoir que dans notre pays le médecin du travail est choisi et rétribué par l’entreprise, c’est dire son indépendance.
Étant alors délégué syndical je dus en cachette porter à la CRAM le produit incriminé pour analyse, la Direction ayant décrété subitement ce produit secret de fabrication !
Je pourrai également vous parler des cadences régulièrement augmentées qui faisaient qu’au de là de trente ans aucune femme ne pouvait attraper le rythme de la chaîne de fabrication.
Mais la grande différence avec l’époque actuelle est la difficulté qu’ont maintenant les chômeurs sans qualification à retrouver un travail, ce qui augmente considérablement le stress et permet ainsi aux dirigeants d’exiger toujours plus à de personnes tremblant de peur de perdre leur emploi.
Dans ces années là on se battait pour des augmentations de salaire, pour la survie de l’entreprise, maintenant le combat se résume à lutter pour l’importance de la prime de licenciement.
La conjoncture a fait baissé les bras à plus d’un, syndicats compris qui sont tombés dans le piège de la concertation quand ce n’est pas celui de la compromission.
Les travailleurs des années 70 avaient des échappatoires, des solutions de remplacement, l’espoir de retrouver un job. Actuellement ils n’ont plus que celui de la résignation. Ainsi le patronat français qui demeure le plus archaïque qui soit, n’a plus besoin de contraindre, la conjoncture externe lui facilite le travail, il en use donc et en abuse. De plus, Pilates modernes, ils s’en lavent les mains, ce n’est pas de leur faute, c’est la crise, la mondialisation, l’Europe, la concurrence, les 35h, et que sais-je encore.
Irresponsabilité à tous les échelons, plus besoin des petits chefs dénoncés en 68, ceux-ci compatissent avec leurs subordonnés ils sont dans la tempête sur le même radeau. Du haut en bas de l’échelle, de l’ingénieur au simple exécutant tout le monde est traité de la même façon dans l’indifférence et le mépris de la personne. Seules comptent les dividendes à verser aux actionnaires. Ceci devrait susciter les solidarités cela ne fait que renforcer l’individualisme.
En 70 on se battait solidairement pour la survie de l’entreprise, actuellement on se renferme seule dans son coin, remuant dans sa tête ses problèmes incapables de les partager avec les camarades , quand ce n’est pas la lutte contre le copain pour garder une place.
Un Directeur que j’ai connu avait pour devise " Pour diriger il faut opposer les subordonnés cela les stimulent " (resic). Ce dirigeant était visionnaire car sa devise est désormais mondialement appliquée !
Quarante ans après le patronat français n’a apparemment pas changé d’attitude.
La France est la championne de la productivité mais à quel prix. Celle-ci peut encore croître avec ses dégâts inhérents sans pour autant rattraper le dumping salarial des pays de l’est européens et encore moins celui de la Chine industrieuse.
Je me désole d’avoir toujours à dénoncer l’exploitation de l’homme par l’homme avec en plus la lâcheté des dirigeants reportant la responsabilité de cette exploitation toujours plus haut toujours plus loin dans les nuées de l’infini asymptotique: lieu de retombée de la manne capitaliste trouvant refuge dans le secret des îles tropicales.
Car dans ce monde moderne seul le fric peut librement circuler.

Travailleurs de tous les pays unissez-vous! Unis vous n’aurez plus à combattre, les profiteurs exploitants seront désarmés!

vendredi 9 octobre 2009

Les Tartuffes se déchaînent



"La mauvaise vie" est un livre que j’ai acquis lors de sa parution et lu avec plaisir car c’est d’abord fort bien écrit et c’est aussi une confession courageuse sans aucune condescendance ni complaisance d'aucune sorte, le titre est bien là pour en lever le doute.
Alors, que Mme le Pen se déchaîne contre cet écrit qui par ailleurs lors de sa parution n’avait fait l’objet que de commentaires élogieux, cela est tout à fait dans l’ordre des choses.
Mais qu’à sa suite les socialistes lui emboîtent le pas c’est quand même un peu bizarre, jouent-ils les pères la pudeur ou bien considèrent-ils que le nom Mitterrand leur appartient, qu’ils en sont les garants et que rien ne doit l’entacher?

Je cherche à comprendre leur attitude, peut-être aussi veulent-ils faire payer au ministre de la culture une sorte de désertion de la gauche à laquelle il n’a jamais appartenu.
Pour en revenir au livre lui-même que j’ai envie de relire, il est écrit comme une sorte d’aveu las et triste sur les faiblesses de l’âme humaine; la chair est triste dans cet ouvrage et bien loin des écrits de certaines damoiselles très en vogue dont les descriptions érotiques, je le devine, font fantasmer de nombreux lecteurs masculins.
Quant à ces parlementaires qui jouent les offusqués devant la narration des turpitudes d’un homosexuel, souvent loin de chez eux, je serais curieux de savoir combien d’entre eux ont eu recours , occasionnellement bien sûr, aux services de demoiselles patentés. Car dans ce cas qu’il s’agisse d’un homme ou d‘une femme ne change rien à l’affaire.
Mais il se peut que le crime majeur de Frédéric Mitterrand fût d’avoir pris avec trop de véhémence la défense de Roman Polanski, et d’avoir émis des doutes sur l’impartialité d’une justice états-unienne qui soit dit au passage n’a pas changé depuis l’arrivée de Mr Obama et apparemment ignore totalement la prescription.

Sans oublier la versatilité des autorités suisses qui subitement se réveillent au bout du énième voyage de Roman Polanski sur son territoire, sans doute pour donner quelques gages aux Etats-Unis afin d’éviter, s’il se peut, de dévoiler quelques milliers de comptes évadés fiscaux.
Décidément que ce soit en France, en Suisse ou de l’autre coté de l’Océan, ce sont les jeux olympiques de la Tartufferie.
Si parfois la chair est triste la politique l’est tout autant.