samedi 23 mai 2009

Crise...dure...dure


Curieusement, dans tous les propos entendus, lus ou écrits, au sujet de la crise, je n’en ai trouvé aucun pour évoquer l’hypothèse d’une absence de retour à la croissance, d’une crise qui deviendrait pérenne et ne ferait que lentement s’aggraver.
Notre actuel gouvernement continue ses réformes comme si la crise n’existait pas afin, dit-il, d’être fin prêt pour la reprise. Mais si la reprise ne venait pas ? Quel scénario ?
Car la crise peut devenir spirale récessive : les banques ne prêtent plus, les salariés d’ailleurs n’empruntent plus, ne dépensent plus vu une précarité de plus en plus grande de leur travail. Notre grand fabricateur qu’est la Chine renvoie ces ouvriers à la campagne d’où une jacquerie qui se développe réprimée bien sûr comme il se doit dans cet immense pays " démocratique " ; en attendant de trouver un bouc émissaire sur lequel rejeter la faute, Les USA ?, Le Japon ?, La Russie ?.
Le nombre des chômeurs en Europe comme aux US ne cesse d’augmenter. En Europe chacun met en place des mesures protectionnistes nationales sans tenir compte de la Commission européenne désavouée pour cause de libéralisme excessif. Des tensions apparaissent entre les différents états de la communauté européenne.
En France, on crée des ateliers nationaux pour occuper les chômeurs. Leurs indemnités ayant été réduites ainsi que les retraites d'ailleurs, au nom d'une soit-disante égalité et solidarité avec les actifs. Le service militaire obligatoire de deux ans est rétabli pour stabiliser les jeunes et faire face aux menaces venant de toutes parts.
A la campagne les préfectures sont occupées par les paysans, dépourvus d’aide de l’Europe, c’est la misère : les prix agricoles étant au cours mondial. D’ailleurs les pays importateurs n’ont plus de devises pour acheter les denrées alimentaires de base et nourrir leur population.
Les pays de l’OPEP face à la diminution constante de consommation de pétrole ne cesse de restreindre leur production pour soutenir les prix du pétrole qui ne cessent de chuter. D’ailleurs certains pays mettent en place des tickets d’essence, l’état n’ayant plus assez de devises pour s’en procurer, réservant celles-ci pour constituer des réserves stratégiques.
Les sectes religieuses ainsi que les groupes radicaux les plus extrêmes des grandes religions font le plein de nouveaux adeptes.
La xénophobie reprend de la vigueur chacun se fait un point d’honneur d’aider la police dans sa chasse aux sans papiers, stigmatisés comme une cinquième colonne venant des pays les plus radicaux. Partout apparaissent des gourous, des " prophètes " annonçant la fin proche de l’humanité dates précises à l’appui.
De nombreux pays font appel à leur gratin scientifique pour mettre au point rapidement une arme atomique, dissuasive dans un premier temps, ainsi que les vecteurs capables de frapper le plus loin possible un agresseur éventuel.
L’ONU ne cesse de " résolutionner " sans effet aucun, ce ne sont que des coups d’épée dans l’eau. A l’exemple d’Israël, chacun refuse tout net d’appliquer ses résolutions.
Les partis politiques les plus nationalistes grimpent en flèche dans les élections partout dans le monde.
Ceux qui en ont les moyens commencent à stocker de la nourriture, construire des abris anti-atomiques, se réfugier dans les endroits les plus reculés oubliant qu’à la dernière guerre, un pauvre hère s’était réfugié pour la fuir à Guadalcanal !.
Voici le scénario du pire si l’hypothèse du non retour à la croissance n’est pas sérieusement envisagée. Si les états ne préparent pas, n’organisent pas un avenir en croissance zéro, respectueux de notre planète et de son environnement et ne met en place une politique égalitariste envers les pays les plus pauvres, une meilleure répartition des richesses d’abord chez eux et ensuite au niveau de la planète.
Si l’ONU ne met pas en place un gouvernement mondial avec une force d’intervention pour les pays récalcitrants faisant fi de ses résolutions.
Car qui est capable de prévoir ? Qui, à l’avènement de la crise de 29, avait prévu l’hécatombe de 39/45 ?
Le pire n’est pas inéluctable mais il faut s’y préparer, cela ne me semble pas être dans l’air du temps. Comme les apôtres après l’Ascension chacun regarde vers le ciel scrutant le retour de la croissance qui, parait-il, telle le retour du Messie, résoudrait tous nos problèmes.

Le pire n’est pas toujours sûr Paul Claudel, le Soulier de satin

1 commentaire:

MARINE INCONNUE a dit…

Nous avons été prévenus dès le début des années 1960 par René Dumont, le premier des grands "écolos modernes", un des seuls authentiques d'ailleurs fort probablement.

C'est à se taper le cul sur le sol, il annonça presque tout ce qui se passe, mais il passait aussi pour un peu fou... Qui est fou, et qui ne l'était pas tant que ça? C'est notre question, quand on repense à celui qui a écrit en 1960 "l'Afrique Noire indépendante est mal partie..." et qui osa en premier du genre, se présenter à l'élection présidentielle. Il n'était pas taillé du "bon bois" pour faire de la politique, peut-être aurait-il donc "merdé" plus d'une fois!
Mais celles et ceux qui n'ont pas en 1974 voté pour lui, je crois qu'ils ont fait une grosse connerie! En plus aujourd'hui, on n'en voit pas un comme lui. Est-ce trop tard?