lundi 3 avril 2017



Les SALEIN et les Alsaciens,

 Une très longue histoire !





    En 1870 l’Alsace est envahie par les troupes du Kaiser et devient allemande.  Contrairement à ce qu’ils ont fait en quarante les Allemands donnent le choix aux Alsaciens, soit de rester en Alsace et ils prennent de ce fait la nationalité allemande, soit de demeurer Français auquel cas ils doivent quitter l’Alsace.
   
 Bischwiller ville du tissage du drap, du fait de l’annexion de l’Alsace, se trouve coupée de ses principaux débouchés vers la France des droits de douane ayant été mis en place, d’où une crise importante dans l’industrie textile.

    A Bischwiller environ 4000 de ses habitants choisissent de quitter leur pays pour la France. Bischwiller était très réputée pour son tissage du drap, les migrants sont tous tisserands, alors quoi de plus logique que de choisir comme ville d’accueil Elbeuf en Seine inférieure devenue maritime depuis, capitale du drap.




   Ainsi furent créés à Elbeuf des usines de tissage  par les familles alsaciennes Herzog, Franckael et Blin. Elles ont toutes fermées depuis,  la dernière Blin et Blin en 74, je travaillais alors près d’Elbeuf dans une usine d’électronique où nous avions embauché du personnel venant de cette usine.
   Je possède toujours une navette  de métier à tisser qui m’a été cédée par un ancien cadre de l’usine Blin.

  Les locaux de cette usine en plein cœur d’Elbeuf ont été transformés depuis en bureaux, logements et musée du tissage.



    Il se trouve qu’à l’époque de l’arrivée des Alsaciens à Elbeuf mon arrière-grand-père Robert Frédéric SALEIN était instituteur à Elbeuf  puis directeur de l’école Michelet.
     Il enseigna donc vraisemblablement le Français et bien d’autres matières aux jeunes Alsaciens qui parlaient encore alsacien chez eux.

   
    On parlait Alsacien dans les usines de tissage si l’on en croit André Maurois, académicien,  de son vrai nom Emile Herzog tel qu’il est écrit dans son livre Le cercle de famille.

     Et environ 140 ans plus tard, par le hasard des affectations de l’Education nationale,  la quatrième génération des SALEIN, François, est enseignant en mathématiques au lycée Kleber de Strasbourg.
Et depuis six mois nous avons rejoint notre fils en Alsace, en des circonstances bien moins pénibles nous avons fait le chemin inverse des Bischwillérois.

                                                                                                           J.Nielas


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