Les SALEIN et les Alsaciens,
Une très
longue histoire !
En 1870 l’Alsace est
envahie par les troupes du Kaiser et devient allemande. Contrairement à ce qu’ils ont fait en
quarante les Allemands donnent le choix aux Alsaciens, soit de rester en Alsace
et ils prennent de ce fait la nationalité allemande, soit de demeurer Français
auquel cas ils doivent quitter l’Alsace.
Bischwiller ville
du tissage du drap, du fait de l’annexion de l’Alsace, se trouve coupée de ses
principaux débouchés vers la France des droits de douane ayant été mis en
place, d’où une crise importante dans l’industrie textile.
A Bischwiller environ 4000 de ses habitants
choisissent de quitter leur pays pour la France. Bischwiller était très réputée
pour son tissage du drap, les migrants sont tous tisserands, alors quoi de plus
logique que de choisir comme ville d’accueil Elbeuf en Seine inférieure devenue
maritime depuis, capitale du drap.
Ainsi furent créés
à Elbeuf des usines de tissage par les
familles alsaciennes Herzog, Franckael et Blin. Elles ont toutes fermées depuis,
la dernière Blin et Blin en 74, je
travaillais alors près d’Elbeuf dans une usine d’électronique où nous avions
embauché du personnel venant de cette usine.
Je possède toujours
une navette de métier à tisser qui m’a
été cédée par un ancien cadre de l’usine
Blin.
Les locaux de cette
usine en plein cœur d’Elbeuf ont été transformés depuis en bureaux, logements
et musée du tissage.
Il se trouve qu’à l’époque de l’arrivée des
Alsaciens à Elbeuf mon arrière-grand-père Robert Frédéric SALEIN était instituteur
à Elbeuf puis directeur de l’école
Michelet.
Il enseigna donc vraisemblablement le Français
et bien d’autres matières aux jeunes Alsaciens qui parlaient encore alsacien
chez eux.
On parlait Alsacien
dans les usines de tissage si l’on en croit André Maurois, académicien, de son vrai nom Emile Herzog tel qu’il est
écrit dans son livre Le
cercle de famille.
Et environ 140 ans
plus tard, par le hasard des affectations de l’Education nationale, la quatrième génération des SALEIN, François,
est enseignant en mathématiques au lycée Kleber de Strasbourg.
Et depuis six mois nous avons rejoint notre fils en Alsace,
en des circonstances bien moins pénibles nous avons fait le chemin inverse des
Bischwillérois.
J.Nielas